Véritable porte-étendard du service Amazon Prime Video, la série The Boys continue son bonhomme de chemin. Après un spin-off correct mais classique, Gen V, Butcher et sa clique reviennent déjà pour une quatrième saison. Le show parvient-il à se réinventer ou se repose-t-il sur ses acquis ? Réponse ci-dessous.
Boys just wanna have fun
Lassé depuis des années par l’overdose de productions Marvel, j’avais trouvé en la saison 1 de The Boys une perspective fraîche sur les super-héros. Parce qu’après-tout, il y a de fortes chances que si nous avions réellement des supers pouvoirs, une bonne partie des élus deviennent de véritables salopards profitant de leurs capacités pour martyriser les autres. Ce constat sans demi-mesure est toujours au centre de la série. Pour cette saison 4, on retrouve un bon paquet de “méchants” chez Vought, à commencer évidemment par Homelander. Mais quelques nouvelles têtes font leur apparition, comme Sister Sage (Susan Heyward) et Firecracker (Valorie Curry, l’héroïne du jeu Détroit).
Une profonde caricature des Etats-Unis actuels, très divisés.
Sans vous spoiler, je peux toutefois vous dire que ces nouveaux personnages orientent plus que jamais l’intrigue vers une profonde caricature des Etats-Unis actuels, très divisés. Nos méchants supers de chez Vought représentent l’extrême droite, anti-wokisme, anti-liberté et abusant de la désinformation pour tenter de détruire le camp opposé. Ce camp, c’est celui de Starlight (Stella). Vous l’aurez deviné de ce côté là on supporte avec ferveur les LGBTQIA+, les libertés individuelles, l’égalité homme-femme… Comme chaque saison, la bande de Hughie, Stella, Butcher, Mother Milk, Frenchie et Kimiko tente donc de mettre fin aux agissements des tyrans de chez Vought. Avec cette fois deux intrigues en gros fil rouge. Un pan politique d’abord, qui s’articule autour de Victoria Neuman, la politicienne déjà introduite dans les précédentes saisons. Mais aussi, et toujours, la lutte de Butcher pour que son fils choisisse le bon camp. Les autres personnages voient aussi leurs arcs narratifs progressés, de façon assez satisfaisante. Les fans de Hughie vont être dans tous leurs états ! Mais je ne vous en dit pas plus.
Sang pour sang barré !
Je ne vais pas tourner autour du pot : si vous avez aimé les précédentes saisons, celle-ci devrait à nouveau vous plaire. On retrouve tous les éléments qui caractérisent la série, à commencer par le trash. Oh oui, ce n’est clairement pas ce qu’il manque dans cette salve d’épisodes inédits. Comme chaque saison, The Boys joue la surenchère et semble même proche d’atteindre les limites avec une scène un peu malaisante qui a d’ailleurs fait débat sur la toile. La formule reste la même : des membres explosent, le sang est partout, les insultes fusent à tout va… Les scènes complètement barrées se multiplient avec même une apothéose du WTF dans l’épisode 5. Le genre de passage où on rigole devant sa TV en se disant “ils sont vraiment tarés les scénaristes !”. De façon plus inattendue, une intrigue de cette saison a réussi à me surprendre avec un twist intéressant que je n’avais pas du tout vu venir. Malgré tout, sur bien des aspects, cette saison 4 reste très classique et il ne faut pas spécialement chercher la cohérence de l’ensemble. Notre fine équipe se retrouve souvent pile au bon endroit au bon moment. Les actes ne semblent jamais avoir de conséquences alors que les dommages collatéraux sont souvent monstrueux (victimes civiles, gros dégâts matériels…).
La formule reste la même : des membres explosent, le sang est partout, les insultes fusent à tout va…
Côté acting, les performances d’acteurs sont assez solides sans pour autant qu’une d’entre-elle ne m’ait transcendée. Il faut dire que côté méchants, on est bien souvent dans le très caricatural. On retrouve évidemment avec plaisir l’accent si caractéristique de Butcher. A condition de regarder en VO, ce que je vous conseille pour toutes les séries d’ailleurs. Niveau mise en scène, The Boys suit parfaitement son cahier des charges. C’est efficace et rythmé (et sanglant) et les effets spéciaux sont dans l’ensemble assez qualitatifs. On a notre quota d’action et d’échanges verbaux musclés. Ce n’est pas donc pas cette fois que vous serez dépaysés, même si la fin de cette quatrième saison pourrait bien être la promesse d’une narration un peu différente pour la suite.